- Paul Bergèse -
Paul Bergèse, enseignant, conteur et poète contemporain, est l'auteur d'une trentaine de recueils de contes et de poésies pour la jeunesse, qu'on a trouvé nous (et ce n'est pas si commun), accessibles aux adultes. Il n'est pas interdit de faire un parallèle, par exemple, avec les galets armoricains de Guillevic, dans le recueil "Au gré des galets" (éd La Renarde rouge, avec des gravures de Titi Bergèse, 2006). En 2009, Paul Bergèse a obtenu le Prix des lecteurs Lire et faire Lire pour son recueil "Les poches pleines de mots".
Paul Bergèse pratique la "Lecture Rencontre" avec des élèves d'élémentaire ou de collège, dns la classe, à l'invitation des enseignants.
Voir ici ses coordonnées et quelques infos : http://charte.repertoire.free.fr/b/bergese.html
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"Comme le galet entre langue et palais le poème étanche la soif" - Paul Bergèse
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"Le silence de l’arbre
N’est pas mutisme,
Ce sont les hommes
Qui ne l’entendent plus".
Paul Bergèse
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Du même recueil, "Les poches pleines de mots", les poèmes ne portent pas de titre :
Un mot du cœur ...
Un mot du cœur
En équilibre sur l'oreille.
Un mot tout frais
Sur le bout du bout du nez.
Au bord des yeux
Comme des perles
Deux mots amis
Et des mots doux
Plein le cou.
Si tes poches
Sont pleines de billes
Moi mes poches
Sont pleines de mots.
Paul Bergèse ("Les poches pleines de mots" - Soc & foc, 2006)
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Sous le soleil ...
Sous le soleil
qui se lève
et s'étire à l'horizon,
je cueille une feuille d'érable
pour la confier
au vent d'amitié qui passe.
Si tu la trouves,
à ton réveil,
prends bien garde
de ne pas la froisser
et range-la avec douceur
entre deux pages de ton cœur.
Elle t'apporte le poème
que j'ai écrit,
rien que pour toi,
toute la nuit.
Paul Bergèse (""Les poches pleines de mots" - Soc & foc, 2006)
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As-tu trouvé le mot ...
As-tu trouvé le mot
d'un pays de lumière
dans le delta des sources?
As-tu trouvé le mot
éclat de vie d'enfant
dans l'arc-en-ciel des rêves?
As-tu trouvé le mot
qui cisèle un regard
dans la forêt des signes?
As-tu trouvé le mot
que transporte le vent
dans l'harmonie des sons ?
Toujours au seuil de l'écriture
les mots se lovent
dans les signes des sources,
Et, pour les débusquer,
tu dois fermer les yeux.
Et puis,
pour gommer les frontières,
pareille à la graine au vent,
la poésie,
comme un peu de soie,
comme un peu de soi
vers l'autre.
Paul Bergèse (""Les poches pleines de mots" - Soc & foc, 2006)
- Luc Bérimont -
Luc Bérimont (1915 -1983), poète et romancier, de son vrai nom André Leclercq, a été un poète engagé. Dans la Résistance pendant la deuxième guerre mondiale, dans ses écrits poétiques, et dans la défense et la promotion de la poésie et de la chanson nouvelles, à l'image du poète-éditeur Pierre Seghers, qu'il a côtoyé.
Il a animé des émissions de radio pour faire connaître chanteurs et poètes ("La Fine Fleur" sur France-Inter).
Des textes de Luc Bérimont ont été chantés par Léo Ferré, Marc Ogeret ou Pierre Bertin.. Dont un "Noël" magnifique et irrémédiablement désespéré, pas du tout pour les enfants celui-là !
Noël
"Madame à minuit, croyez-vous qu'on veille ?
Madame à minuit, croyez-vous qu'on rit ?
Le vent de l'hiver me corne aux oreilles
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.
...
J'avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l'été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d'hiver a tout emporté"
...
On attend depuis 2000, date de parution du premier tome, la seconde partie de ses poésies complètes au Cherche midi Éditeur. Qu'est-ce qu'ils attendent ?
Sa poésie est intense et passionnée ("Un feu vivant", à découvrir peut-être d'abord pour entrer dans son univers). Il a écrit des recueils de poésies pour les enfants, en particulier les Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages (Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974).
"Les oiseaux et les enfants
Sont la craie du jour levant" ...
(le poème est plus bas)
On peut retrouver de magnifiques textes de Luc Bérimont, et un intéressant éclairage sur l'auteur ici : http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/berimont/berimont.html
Quel mic-mac !
Cric et crac
Des ours dans mon parc
Flic et flac
La pluie sur un lac
Tic et tac
L’horloge est patraque
Flic et flac
Trois tours dans mon sac
Mic et mac
Voyez quel micmac !
Luc Bérimont ("Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
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Les points sur les i
Je te promets qu' il n' y aura pas d' i verts
Il y aura des i bleus
Des i blancs
Des i rouges
Des i violets, des i marron
Des i guanes, des i guanodons
Des i grecs et des i mages
Des i cônes, des i nattentions
Mais il n' y aura pas d' i verts
Luc Bérimont ("La poésie comme elle s'écrit" - textes réunis par Jacques Charpentreau - Editions Ouvrières 1979)
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Bientôt je n'aurai plus de voix
Bientôt je n'aurai plus de voix
Disait le voiturier
Bientôt je n'aurai plus de chats
Disait le châtaignier
Bientôt je n'aurai plus de rats
Disait le râtelier
Bientôt je n'aurai plus de poux
Disait le poulailler
Bientôt je n'aurai plus de rampe
Disait le rempailleur
Mais tous ceux qui ne disaient rien
Tous ceux-là n'en pensaient pas moins.
Luc Bérimont ("L'esprit d'enfance" - Enfance heureuse, Éditions Ouvrières et éditions de l'Atelier, 1980)
Les métiers (voir aussi le paragraphe Jacques Charpentreau)- proposition lieucommun
Un peu à la manière de Luc Bérimont, choisir un nom commun concret et expérimenter la transformation du mot en animal ou en métier, existant ou imaginaire (le mot qui le désigne sera un mot réel) en "er","ier", plus difficilement en "iste" ou en "eur"... puis imaginer un lien entre les deux, amusant si possible pour une mise en phrase.
exemple :
pseudo-métier : C'est pas une hirondelle, non, c'est moi qui fais le printemps, se vantait le printanier
pseudo-métier ou arbre : J'en ai assez de payer des amendes pour les autres, protestait l'amandier
animal : Tout le temps des fourmis dans les pattes, ça gratte, se plaignait le fourmilier
Ici des productions d'élèves en CE2 et CM1 : http://classe-godard-paulbert.com/po%E8mes.htm
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Les pâtés
J’ai fait des pâtés
pour vous épater :
Dans mon château
un pâté d’veau
Dans mon étable
un pâté d’sable
Dans ma campagne
un pâté d’âne
Dans ma province
un pâté d’prince
Dans mon Paris
un pâté d’riz
Dans ma cambuse
un pâté d’buse
Dans ma fermette
un pâté d’tête
Dans ma chaumière
un pâté d’pierres
Dans mon grenier
un pâté d’clés
Et dans ma cave
un pâté d’raves.
Ah ! les beaux pâtés tout chauds
À cuire avec des grelots.
Luc Bérimont ("Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
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Que faire ?
Que faire ?
dit la mère
à son petit enfant
qui est un éléphant.
Mais l'éléphant d'enfance
a du poil à sa trompe
et rit quand il se trompe.
On se console comme on peut
De ne pas être un oiseau bleu.
Luc Bérimont ("Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
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Conjugaison de l’oiseau
J’écris (à la pie)
J’écrivais (au geai)
J’écrivis (au courlis)
J’écrirai (au pluvier)
J’écrirais (au roitelet)
Écris ! (au sirli)
Que j’écrive (à la grive)
Que j’écrivisse (à l’ibis)
Écrivant (au bruant)
Écrit (au pipit)
Luc Bérimont ("La poésie comme elle s'écrit" -
textes réunis par Jacques Charpentreau - Editions Ouvrières 1979)
Conjugaison ludique (textes lieucommun)
Exercice à expérimenter en utilisant les temps et les modes qui correspondent au niveau de la classe. Indicatif et impératif pour l'élémentaire sans doute.
Choisir une action, la mettre en scène (amusante) dans une phrase simple, composée ou complexe (toujours suivant les compétences), au présent, avant de la décliner à d'autres temps en gardant la structure mais en modifiant certains des éléments qui la composent. Le sujet n'est pas forcément un pronom, ni la première personne du singulier, comme dans le texte de Luc Bérimont (trois des conjugaisons seulement, par nécessité, ne sont pas à la première personne).
Exemple, avec le verbe faire :
Je fais ce qu'il me plaît
Je fis des salsifis confits
Je faisais des salades décomposées
Je ferai des conserves de purée
Que je fasse une tarte à la mélasse
En faisant de la soupe d'éléphant
J'ai fait bouillir le café
Je fais ce qu'il me plaît
(lieucommun)
Remarque : les verbes du 3e groupe et les verbes irréguliers sont plus intéressants que ceux du premier groupe, pour la diversité des rimes en terminaisons.
Voir aussi le paragraphe consacré à Alphonse Allais dans la catégorie "Printemps 2009 - L'humour des poètes" et sa conjugaison au subjonctif non réglementaire.
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Fête aux fous
Fête aux fous
Dis-moi tout
Fête aux sages
Dis ton âge
Fête aux chiens
Ne dis rien
La fête est chez les cigales
Ça prend feu sous les étoiles.
Luc Bérimont (publié initialement dans la revue Poésie 1, n° 28-29 de mai-juin 1973 : "L'enfant et la poésie")
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Haut les mains
Haut les mains
Peau d'lapin
Haut les bras
Peau d'pacha
Haut les pieds
Peau d'soulier
Haut les têtes
Peau d'ancêtre
Haut les yeux
Peau d'heureux
Haut les cœurs
Peau d'menteur
Haut les dents
Peau d'serpent
Haut les cuisses
Peau d'iris
Haut les cous
Peau d'filou
Haut les nez
Peau d'osier
La peau du marchand de peaux
Je la vends contre un bon mot.
Luc Bérimont (publié initialement dans la revue Poésie 1, n° 28-29 de mai-juin 1973 : "L'enfant et la poésie")
Une fiche pédagogique pour jouer avec les rimes à l'image de ce poème, ici :
http://membres.lycos.fr/bareiv/tiens/peda/fiche111.htm
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Je donne pour Paris
Je donne pour Paris
Un peu tabac gris
Je donne pour Bruxelles
Un morceau de ficelle
Je donne pour London
Un paquet d'amidon
Je donne pour Genève
Une poignée de fèves
Je donne pour Tokyo
Un guidon de vélo
Je donne pour Moscou
Un petit sapajou
Je donne pour Madrid
Un envol de perdrix
Je donne à Copenhague
La mer et ses vagues
Je donne à Washington
Tontaine et puis tonton
Luc Bérimont ("Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
Un texte créé par des enfants à partir de ce poème, sur le site intéressant du "Réveil" :
http://www.lereveil.info/article-2113790-6.html
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Il va pleuvoir
Il va pleuvoir
Les marronniers sont noirs.
S'il tombe de l'eau, bernique
Je pars pour la Martinique.
S'il tombe du vin, c'est bien
J'en remplis un cruchon plein.
S'il arrive de la grêle
C'est tant pis pour nos ombrelles
Mais s'il tombe de la neige ?
S'il en tombe, alors, que fais-je ?…
Luc Bérimont ("Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
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Pomme et poire
Pomme et poire
Dans l'armoire
Fraise et noix
Dans les bois
Sucre et pain
Dans ma main
Plume et colle
Dans l'école
Et le faiseur de bêtises
Bien au chaud dans ma chemise.
Luc Bérimont (publié initialement dans la revue Poésie 1, n° 28-29 de mai-juin 1973 : "L'enfant et la poésie" et dans "Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
Des exemples de création poétique en CP à partir de ce poème ici :
http://ecl.ac-orleans-tours.fr/ec-emile-zola-mainvilliers/ecole/langue/poesie/divpoesie.htm
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J'ai geigné la pirafe
J'ai geigné la pirafe
J'ai cattu la bampagne
J'ai pordu la moussière
J'ai tarcouru la perre
J'ai mourru les contagnes
J'ai esité l'Vispagne
Barcouru la Pretagne
J'ai lo mon vieux vépris
Je suis allit au lé
J'égué bien fatitais
Luc Bérimont ("L'esprit d'enfance" - Enfance heureuse, Éditions Ouvrières et éditions de l'Atelier, 1980)
Deux idées pour la création poétique (proposition lieucommun) :
Il ne s'agit pas dans le texte ci-dessus, de contrepéteries à proprement parler (cela dit sans astuce), puisque, sauf exception, les échanges de consonnes ou de voyelles ne créent pas de sens. Voyez ici deux exemples de création poétique à partir de ce poème :
http://www.ac-nancy-metz.fr/petitspoetes/HTML/SALLESDEJEUX/JEUALAMANIERE/JEUALAMALETTR.html
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Emploi du temps
A onze heures
Chez l’Ambassadeur
A midi
Rue Garibaldi
A une heure
Aller voir ma sœur
A deux heures
Bloquer l’ascenseur
A trois heures
Chez mon directeur
A quatre heures
Je mange des p’tits-beurre
A cinq heures
Je change de secteur
A six heures
Envoyer des fleurs
A sept heures
Je file en douceur
A huit heures
Je consulte l’heure
Que faire à vingt et une heure* ?
Luc Bérimont ("Comptines pour les enfants d'ici et les canards sauvages" - Librairie Saint-Germain-des-Prés, 1974)
(* Note pour les enfants : l'heure ne s'écrit au pluriel que quand il s'agit de l'heure exacte).
On trouve ce poème ailleurs trans (dé)formé. Alors que l'auteur utilisait la numérotation de l'heure de son époque, sur douze heures, on y voit le "quatre heures" de l'après-midi , symbole du goûter, modernisé en"quatorze heures", etc ! scandaleux !
Inventer un emploi du temps (textes lieucommun)
L'emploi du temps de la journée, de la semaine, le calendrier des mois, celui des saisons, sont des grilles solides pour construire un poème en renforçant les connaissances lexicales et le repérage temporel, non ?
Exemple pour une petite classe, avec des repères supposés réels mais des situations fantaisistes :
À huit heures je déjeune de six tartines de beurre
À huit heures et demie, à l'école en bigoudis
À dix heures à la récré, danse avec un chimpanzé
À midi à la cantine, je n'avale que des sardines
À quatre heures et demie *, flûte ! l'école est finie ! * À seize heures trente, finie l'école, je rentre !
(lieucommun)
- Variante : On pourrait imaginer avec un découpage similaire un itinéraire local, de la maison à l'école, ou plus généralement un trajet habituel, marqué de plusieurs étapes réelles ou imaginaires, associées à des actions.
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La clé des temps
La clé des temps
La clé des vents
La clé des champs
La clé des gens
La clé des songes
Et des éponges
La clé des clés
Le serrurier
En fait assez
Qui vont sur toutes les serrures
N'enfermez pas les confitures.
Luc Bérimont ("Le besoin d'exprimer" dans "L'esprit d'enfance" - Enfance heureuse, Éditions Ouvrières et éditions de l'Atelier, 1980)
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Comptine de la Diane champêtre
Les oiseaux et les enfants
Sont la braise du levant
Dès le premier rayon blanc
Qui filtre au bas de la nuit
Ils prennent feu dans leurs rires
Craquent comme l'incendie
Comme le bois vert qui cuit,
Ils avivent les feuillages
Dans les têtes de passage
Font tanguer les bons usages
Sous l'ombrage indifférent.
Les oiseaux et les enfants
S'enflamment comme le vent
Chantent dans les corridors
De la forêt de la mort ;
Ils s'entendent à merveille
Dans les rébus du sommeil
Ou détressent fil à fil
Un visage et son profil
Les moulins d'ainsi soit-il.
Les oiseaux et les enfants
Sont la craie du jour levant
Ils écrivent, crivent, crivent
Crivent, crivent en crissant
L'histoire de tous les temps
Qui se répète aujourd'hui
Sans plus de valeur qu'hier
Mais qu'il faut toujours refaire
Si l'on veut devenir grand.
Luc Bérimont ("Lherbe à Tonnerre" - Editions Seghers, 1958)